é-eu-a

Décembre 2005

L’autre soir à table, mon fils de 18 ans, la bouche pleine, m’annonce :

« Vend’edi ‘oir, vais à une ‘oirée é-eu-a ».

Mes poils se dressent sur les bras … Quoi ? Mon fils dans une soirée « Jéhovah » ? Eh bien, ils ont persévéré, ils y sont arrivés. Six ans qu’ils viennent sonner à la porte pour nous donner « Réveillez-vous » et « La Tour de Garde » et me proposer des séances d’étude de la bible. Et si je ne réponds pas, ils mettent leurs brochures dans la boîte aux lettres.

Je ne m’étais jamais rendu compte que mon fils lisait ces brochures, et encore moins qu’il manifestait un certain intérêt pour ce groupe sectaire, ou quelque autre religion d’ailleurs…

Bon, il a 18 ans, respect … ce n’est plus un bébé. Respect, mais trouille quand même.

« Ah bon ? Et vous allez faire … quoi ? ».

« Ben danser, écouter de la musique « .

Tiens, c’est « in » les soirées « Jéhovah ».

« Et ça se passe où ? T’y vas comment ? T’as pas cours samedi matin ? ».

« Si j’ai cours, mais j’en un un peu marre de me consacrer rien qu’à l’école, faut que je décompresse un peu … c’est Christophe qui m’emmène. C’est au Drac-Ouest. »

Alors là, c’est qu’il doit y avoir du monde pour que les « Jéhovah » ne fassent pas leur réunion dans la « salle du Royaume » et aient besoin de louer une discothèque.

« D’ailleurs, faudrait que tu me donnes un peu de sous pour l’entrée ».

« Quoi ??? Tu crois que je vais te donner des sous pour aller chez les « Jéhovah », faut pas exagérer quand même ! ».

Air surpris, voire ahuri de mon fils … genre « ça y est, ma mère a encore pété un câble ».

Puis illumination du regard !

« C’est pas « Jéhovah », c’est G-E-A (*) !!! Tout le monde y va, sauf les prépas EC des Eaux-Claires parce qu’on a les devoirs le samedi matin, mais avec les copains on a dit que pour une fois, on y allait. On va retrouver tous ceux qui étaient avec nous en terminale, même qu’il y aura Arnaud , bla bla bla, bla bla bla … ».

Ouf ça change tout ! Tiens mon fils, voilà 15 Euros, va t’amuser, même si tu rates ton devoir le lendemain matin. J’ai eu tellement peur.

 

Un petit mot ? Merci !