Aujourd’hui, il y a cent soixante douze jours, soit cinq mois et vingt jours que le plafond de la pièce à vivre nous est tombé sur la tête.

Je ne me suis pas habituée à vivre avec une bâche plastique en guise de plafond et encore moins à tous les tracas, énervement, disputes… que cette situation a engendrés. En gros : J’EN AI MARRE !

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Normalement demain au petit matin, les artisans vont arriver pour commencer les travaux de réhabilitation qui devraient durer deux semaines.

Je profite des quelques heures qui me restent avant qu’on me retire ma télé, et surtout mon compagnon de douleur, MON canapé qui va partir temporairement ailleurs… là où je ne pourrai plus m’y réfugier les nuits d’insomnie et les jours de grande fatigue. L’angoisse est à son paroxysme : comment vais-je vivre ces deux semaines ? Notre pièce à vivre porte bien son nom et j’y passe au moins dix-huit heures par jour.

Certaines de mes affaires sont déjà dans des cartons. J’envisage mal tous ces jours où il faudra que je demande chaque fois que j’aurai besoin de ce que j’ai à portée de main ici. J’aimerais être deux semaines plus vieille.

Les traits au mur qui marquent la croissance de Clarisse et Augustin depuis notre arrivée dans cette maison vont disparaître. Cinq ans et demi d’exclamations chaque fois que Clarisse avait grandi plus que de raison.

Jacques est en train de vider la pièce. Les rideaux sont décrochés, les tableaux stockés dans la pièce du fond qui accueille le plus de choses possible. Il a même commencé à décoller la toile de verre sur les murs pour gagner du temps.

Mika me lance des regards perplexes. Oui mon chien, toi aussi tu vas être perturbé pendant les travaux. Tu n’aimes pas qu’on vienne envahir ton territoire.

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Qu’est-ce qu’on peut se souhaiter ? Qu’il ne pleuve pas, qu’il n’y ait pas trop de poussière, que les ouvriers soient discrets… et surtout que le temps passe vite.

Plus que jamais, je vais m’accrocher à mes aiguilles à tricoter pour tenir le coup.

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À je ne sais pas quand, ni comment !

Catherine