P***** de camion

Elle s’appelait Laurence, elle avait 41 ans et était la mère de deux garçons. Et depuis le 10 mars dernier, elle nous a quittés, heurtée par un camion dans Grenoble alors qu’elle se rendait au boulot à vélo.

Nous travaillions dans la même boîte, mais comme je l’ai quittée il y a 6 ans, il faut du temps pour que les infos me parviennent. Nous avions échangé des mails l’été dernier, avec la promesse de nous revoir après les vacances, promis, juré. Puis nous avons laissé passer le temps, l’une et l’autre.

Tout à l’heure, une de mes anciennes collègues m’appelle. Il y avait si longtemps. Je m’exclame, je rigole, je m’indigne… mon travail me manque, j’ai encore des réveils en sursaut parce que j’ai oublié d’aller au boulot. Et je lui parle de Laurence que je dois recontacter pour aller boire un coup.

Et c’est comme ça que j’ai appris l’inconcevable.

Ma collègue était désolée, elle croyais que je savais : on en a parlé dans les journaux ; je n’ai rien su. Mais p*****, qu’est ce que je faisais le 10 mars dernier pour ne pas avoir été au courant ?

Lolo, je serai peut-être la seule à te consacrer un billet six moix après ton départ. P*****, comme j’aurais préféré ne plus jamais entendre parler de toi plutôt qu’apprendre ça. Je garderai de toi ton sourire, ta bonne humeur permanente, ton amour du sport qui faisait de toi une fille saine et nos papotages de « nanas » pendant les pauses café.

C’est « drôle » Lolo, ton nom c’était « Broder », mais comme on prononcait brodère, je n’avais jamais fait le rapprochement avec mon loisir !