Vous voyez le temps qu’il fait ? Et surtout vous sentez le froid qu’il fait ?
Il a neigé sur le Moucherotte dans la nuit.
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Alors je vous emmène dans ma machine à remonter le temps. On ne va pas traverser les siècles : on retourne juste à trois jours en arrière, dimanche 19 octobre.
La journée avait mal commencé, vraiment mal. J’avais été réveillée dans la nuit par un vilain mal de tête. Un de ces maux de tête qui me rappellent le départ précipité de ma mère d’une hémorragie méningée. Là, je vais forcément péter une durite. Si seulement je pouvais dormir. Mais la douleur est plus forte que la fatigue. Un comprimé. Des huiles essentielles. Dormir, dormir, dormir. Réveil au petit matin avec toujours ce maudit mal de tête. Un autre comprimé. Repos. En milieu de matinée, encore un comprimé. Interdiction de faire du bruit. Interdiction d’ouvrir les rideaux. Interdiction aux chiens de marcher sur la pointe des griffes. Dormir. Il faut que j’arrive à dormir et quand je me réveillerai, ce sera passé…
Et là : hurlements de chien au-dessus de chez nous. Pas des aboiements sporadiques. Des hurlements de loup ponctués d’aboiements.
Je demande à Jacques de monter voir. Il refuse sachant que les propriétaires du chien sont plutôt du genre mauvais coucheurs, et que déranger les autres est la moindre de leur préoccupation. Ils l’ont écrit sur un papier affiché dans la montée :
On a bien noté « A COMMENCER PAR LE NOTRE ! »
Pour eux, cette affiche (apposée après que j’avais déjà signalé la nuisance) les exonère de toute autre forme de respect.
Alors de colère et de douleur, j’attrape mon téléphone portable et j’écris sur mon statut Facebook :
Le chien qui hurle à la mort au-dessus alors que j’ai un mal de tête d’enfer… je perds mon sang – froid.
Vingt minutes plus tard, la propriétaire du chien me répond sur mon mur pour dire qu’ils sont obligés de faire des périodes d’essai avec le chien, et content ou pas content, c’est pareil (SIC).
Elle rajoute entre autres gracieusetés que je peux aller me promener pour me changer les idées et continue ainsi « et puis STOOOOPPP aux réflexions alors qu’on fait des essais d’un quart d’heure / 1/2 heure. les gens sont parfois ….C … on rien compris »
Bon… En tout cas, elle n’a pas compris que quand on a mal au crâne, on peut perdre patience.
Heureusement à force de me shooter aux antalgiques, le mal de tête s’atténue et je décide d’aller faire un tour. Je voudrais aller au Fort du Saint-Eynard en Chartreuse. Avec un temps aussi dégagé, le point de vue sur Grenoble doit être fabuleux.
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Allez zou !
Dès qu’on passe le pont de Catane, on arrive à Grenoble. Il y a pas mal de circulation, car ce dimanche, la ville accueille la braderie de son centre.
La superbe chaîne de Belledonne, un peu austère sans la neige. C’est là qu’on entre dans Grenoble.
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On quitte les contreforts du Vercors pour ceux de la Chartreuse en approchant de la vallée du Grésivaudan, proche banlieue grenobloise très prisée.
Nous sommes à La Tronche, commune qui abrite les hôpitaux de Grenoble.
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Et on attaque la route de la Chartreuse, direction le Sappey.
La montée est spectaculaire. Je fais des acrobaties pour prendre des photos et finis par coincer une de mes boucles d’oreilles dans la ceinture. La boucle a disparu. Le temps que Jacques puisse s’arrêter, j’ai fait le deuil de ma créole en or.

C’est ici, à côté des falaises du Saint-Eynard que nous avons pu nous arrêter et que Jacques a retrouvé ma boucle dans le vide poche arrière de la voiture !
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Avant d’arriver au Sappey, nous prenons la direction du Fort du Saint-Eynard : une petite route étroite et très tournante. Nous croisons beaucoup de conducteurs qui descendent au milieu de la route, et qui ne savent pas que la priorité revient au véhicule qui monte. A leur décharge, ce sont souvent des touristes qui n’ont pas l’habitude de ce genre de route.
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Longtemps avant l’arrivée au fort, des voitures sont garées tout le long de la route, et nous doublons de nombreux marcheurs. L’arrivée au fort se fait en cul-de-sac où il faut un brevet de pilote d’élite pour arriver à faire un demi-tour.
Du fort, je n’ai vu que l’entrée. Jacques n’a rien vu, trop absorbé par ses manoeuvres pour sortir de là !
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Nous avons fait demi-tour à la recherche d’un petit endroit tranquille pour nous balader tranquillement avec nos titis.
La Chaîne de Belledonne vue de la montée au fort.
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Et nous l’avons trouvé notre petit coin ! Nous avons même trouvé notre « Petite maison dans la prairie ». Et des champignons. Et des fleurs. Et des arbres…
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La petite maison dans la prairie
Un constructeur a entreposé plusieurs constructions en rondins de bois allant de la maisonnette (avec toit végétalisé) à la maison d’une quarantaine de mètres carrés. Ces constructions deviendront des gîtes.
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Nous reprenons la route car j’ai une envie soudaine de … VOIR DES VACHES ! Quand nous étions en vacances à Saint-Pierre-de-Chartreuse, les vaches pâturaient en totale liberté, dans les bois, sur les chemins et dans les prés.

Stèle en bordure de route
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Direction Saint-Pierre-de-Chartreuse.
Chamechaude en arrivant au Sappey.
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Ça et là, nous apercevons bien des vaches, mais à des endroits inatteignables. J’ai même vu des lamas de la route, et je n’avais bu que quelques gouttes de Volvic aux fruits de la passion.
Allez, on pousse un peu plus loin.
Ici, c’est la station de ski du Planolet où nous venions avec l’école quand j’étais petite. C’est sans doute là que j’ai passé ma première étoile.
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Une vue splendide, de jolis souvenirs, mais pas une vache.
Nous faisons demi-tour, car à continuer ainsi nous allons arriver en Savoie, en Haute-Savoie… et en Suisse.
En repassant par Saint-Pierre-de-Chartreuse, j’ai pu voir deux superbes vaches : une rousse aux yeux de biches, et une noire au caractère de cochon, mais arborant une cloche de toute beauté.
Et à partir de maintenant, ça va être un défilé de belles bêtes, à cornes ou pas, mais de sacrées belles bêtes !
Je vous avais promis de belles bêtes. Promesse tenue !
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A Saint-Hugues-en-Chartreuse, nous sommes tombés en admiration devant le Grand Som (2026 m) sous la lumière du soleil couchant.
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Et il y avait des vaches …
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et des moutons…
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et aussi un cheval qui s’est bien fait engueuler par Monsieur Shanghai !
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Au col du Coq, les gendarmes. Nous avons pensé qu’ils étaient là pour surveiller les ceintures ou procéder à des alcootests, même si c’était bizarre !
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En descendant, nous avons croisé des pompiers. Il devait y avoir un accident en haut.
Le soir, nous avons entendu aux informations que deux spéléologues étaient coincés dans un gouffre de la Dent de Crolles depuis la veille au soir. Heureusement, ils ont réussi à retrouver la sortie seuls, et se sont retrouvés sains et saufs… face à tout un peloton de secours (voir tout en bas l’article concernant ce fait divers).
Sur la descente, entre les arbres, nous pouvons voir Belledonne.
Quelques glaciers n’ont pas fondu.
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et surtout…
La Dent de Crolles
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Maman, j’ai pris pour toi cette photos de la chaîne de Belledonne ! Nous avons habité sur cette route qui descend du col du Coq, et je me souviens combien tu étais fière de présenter la vue aux amis et à la famille qui nous visitaient.
Maintenant, notre maison dauphinoise est blanche avec des volets verts.
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La lumière est vraiment particulière et je ne veux pas ranger mon appareil. Nous sommes pourtant sur la rocade et nous ne risquons plus de nous arrêter.
Malgré tout, j’arrive encore à prendre la silhouette du Vercors, avec les Trois Pucelles à droite. Il fait quasiment nuit. La dernière de la journée ?
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Et non !
Avec les sommets de Chartreuse en fond, le pont haubanné (passerelle piétonne) qui enjambe le Drac à Seyssins vu du Rondeau. Malheureusement, ce bel ouvrage a été le siège de plusieurs suicides depuis son ouverture en 2002.
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Alors, c’était une belle balade hein ?
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Le temps a été très changeant aujourd’hui. Dans l’après-midi, Belledonne a été dégagée le temps d’une photo.
Incroyable non ?
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Comme nous sommes dans appartement avec chauffage collectif, nous avons froid. Le syndic nous annonce le retour du chauffage pour lundi prochain, car des habitants ont fait des travaux et n’ont pas encore réinstallé leurs radiateurs. Travaux, vous avez dit travaux ? J’en sais quelque chose étant donné qu’au-dessus de ma tête on a tapé, percé, poncé, cogné, gratté, scié … sans cesse entre le 1er juillet et le début de ce mois !
Allez, à bientôt !
Catherine
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Isère : la lourde facture des spéléos amateurs

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